Rubik Space : l'invasion de la Galerie Patricia Dorfmann par Space Invader
Vernissage de l'exposition Rubik space de Space Invader, en entrée libre de 18h à 21h, à la Galerie Patricia Dorfmann, 61 rue Verrerie, Paris 4. L'exposition est ensuite visible jusqu'au 7 mai, du mardi au samedi de 14h à 19h. Plus d'infos par e-mail.
Communiqué :
"Nous avons tous eu loccasion de croiser dans les rues de Paris des mosaïques à leffigie des Space invaders. Le jeu darcade éponyme créé en 1978 par Toshiro Nishikado est entré, après un succès planétaire de près de 30 ans, dans la réalité de nos vies. Ses personnages et leur univers numérique sont déclinés depuis plus de cinq ans sur les murs des plus importantes mégapoles de la planète.
Lauteur de cette invasion mondiale, Invader, présente sa nouvelle exposition à la Galerie Patricia Dorfmann, alors même que vient de sortir le deuxième volume consacré à son travail : Invasion Los Angeles / Mission Hollywood.
Sappuyant sur un des phénomènes fondateurs de la culture populaire mondialisée lié aux nouvelles technologies, Invader a su élaborer une esthétique et un univers propre au langage universel. Ne se contentant pas dillustrer une culture submergeante par une illustration murale, il fait véritablement oeuvre critique par une distanciation matérielle aux technologies. Il nous propose une promenade poétique dans nos villes et dessine son oeuvre par un système de réseaux très efficace.
Lensemble de son travail in situ, constitué de centaines de Space invaders qui nous surveillent du coin de lil, nest pas sans rappeler la notion de « psycho-géographie » chère à Guy Debord et définie par Asger Jorn comme la « science-fiction de lurbanisme ». Ces figures pixellisées ne changent pas la ville, mais créent une turbulence dans sa lecture avant den redessiner le parcours. Elles sont comme des écrans qui nous relient à son travail, des points dentrée dans son univers.
Chaque Space invader est relié aux autres par la série (chacun étant unique et possèdant un numéro didentification), et renvoie aux différentes phases de linvasion. Si chaque pièce est autonome, au sens où elle peut disparaître pour plein de raisons, elle ne peut exister seule. Son sens est dêtre reliée au programme dinvasion, une sorte de dispositif articulé à entrées multiples : un réseau renvoyant au cur même de son oeuvre constitué des guides dinvasions.
Et cest bien sur ce modèle de réseau quInvader travaille. Non pas un réseau de plusieurs joueurs, puisquil agit pour linstant seul comme artiste, mais comme réseau parallèle au « méta réseau » structurant notre société en mutation, celui de linformation. Car en effet, si le pop art avait en son temps fait glisser la notion duvre vers celle de marchandise par la généralisation de la reproduction mécanique, Invader met en avant la notion de dissémination comme point nodal de son oeuvre. Il souligne limportante transformation de nos sociétés opérée par des réseaux informationnels, tout en ancrant son travail dans une réalité matérielle et humaine. Il joue de la dématérialisation des données en nous offrant une oeuvre qui utilise une technique ancestrale.
Cette nouvelle exposition est loccasion de pénétrer encore plus loin dans son imaginaire. Invader nous ouvre tout dabord un pan méconnu de son univers : les objets stickés. Jeu dinvasion collectif sil en est, le sticker fonctionne à léchelle planétaire comme un cadavre exquis de noms, de logos ou de formules diverses pour couvrir et transformer nos objets les plus banals en véhicules dune nouvelle poésie urbaine.
Cette exposition sera également loccasion de découvrir un nouveau territoire dintervention : les Rubik spaces. Répondant à la fois à un fonctionnement logique et à un mode de pixellisation, ces nouvelles oeuvres ouvrent son travail à la sculpture, et offrent ainsi à linvasion une 3ème dimension !
A loccasion de cette exposition est édité un livre présentant lensemble de son travail, dont les Rubik spaces et les objets stickés : Invasion Los Angeles / Mission Hollywood, éditions Franck Slama, 2004, Paris."