Gina Pane, pionnière de l'art corporel : exposition rétrospective au Centre Pompidou

Publié le par LA PLUPart DU TEMPS

Terre - Artiste - Ciel : expo dédiée à Gina Pane, pionnière dans l'art corporel. C'est du 16 février au 16 mai au Centre Pompidou. Vernissage ce soir sur invitation.

Communiqué :

"J'ai travaillé un langage qui m'a donné des possibilités de penser l'art d'une façon nouvelle. Celui du corps, mon geste radical : le corps devenait le matériau et l'objet du discours (sens-esprit et matière)." (Gina Pane, Lettre à un(e) inconnu(e). Ecole nationale Supérieure des beaux-arts. Ecrits d'artistes, Paris 2003, p.68.)

"Née à Biarritz, Gina Pane quitte en 1961 l'Italie où elle a passé son enfance et son adolescence pour étudier aux Beaux-Arts de Paris, et participe aux travaux de l'Atelier d'Art Sacré, fondé par Maurice Denis. A partir de 1965, elle réalise des sculptures et des installations invitant le visiteur à une mise en situation du corps, qui occupe dès lors le centre de ses préoccupations. En 1968, l'artiste s'isole dans la nature et crée in situ en utilisant la nature "comme une force poétique, comme un lieu de mémoire et d'énergies." (Anne Tronche, Gina Pane, actions, Paris, éd. Fall, 1997, p.33)

Gina Pane conçoit ses premières actions en atelier, puis en public, au début des années 70. Principale représentante de l'art corporel en France, elle se démarque volontairement des termes de "happening" et de "performance" afin d'éviter toute connotation théâtrale. Elle élabore le déroulement de ses "actions", dont témoignent des "constats photographiques", à travers des storyboards extrêmement rigoureux.
Le corps, dont elle révèle le langage - biologique, psychologique, esthétique et social - est le médium même de son oeuvre. Les blessures superficielles qu'elle s'inflige avec une lame de rasoir expriment la fragilité du corps, et le sang, l'énergie vitale qu'il contient. "Je me blesse mais ne me mutile jamais (...) La blessure ? Identifier, inscrire et repérer un certain malaise, elle est au centre." (Extrait publié dans Gina Pane, Les Revues Parlées, Paris, Centre Pompidou, Colloque international du 29 mai 1996).

Dans les années 80, Gina Pane réalise des oeuvres entre installation et sculpture, appelées "Partitions", où le corps est évoqué à travers un travail sur la matière et l'agencement d'éléments hétérogènes. La question du sacré - qui sous-tend toute l'oeuvre - s'inscrira de façon affirmée dans ses ultimes recherches, inspirées par les saints martyrs. Parallèlement à sa carrière artistique, Gina Pane enseigne la peinture à l'Ecole des Beaux-Arts du Mans de 1975 à 1990. En 1978, elle crée et anime un atelier de performance au Centre Pompidou. Elle décède à Paris des suites d'une longue maladie en 1990."



Photographie de Gina Pane (détail). Copyright & courtesy: Centre Pompidou Paris.

Publié dans PERFORMANCES

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