Post It de Sébastien Rinckel : une micro-architecture utilisant le non-lieu des villes

Publié le par LA PLUPart DU TEMPS

Vernissage ce soir, dans un espace privé, de l'exposition Post' it de Sébastien Rinckel. C'est au 47 rue Richer, Paris 9, code 72B48, au fond de la cour, dernier étage, et c'est à partir de 18h. Plus d'infos par e-mail. L'expo est ensuite présentée jusqu'au 25 mars. Le lieu est ouvert tous les jours de 11h à 20h.

Communiqué :

"Sébastien Rinckel présente un module de polycarbonate intitulé Post’ it. Il poursuit ainsi ses recherches sur les micro-architectures qui se fixent sur des édifices pré-existants. Celles-ci peuvent tout aussi bien se retrouver à l’extérieur pour devenir des dispositifs apparents ou se confiner dans un intérieur. Déjà, en 2003, il présentait L’alcôve au Centre Pompidou, module greffé sur une façade issu d’une expérimentation spatiale et constructive liée à une habitation existante.

Post’ it renverse la problématique de quatre-vingt dix degrés en « collant » le module sur le toit d’un appartement. Cette proposition s’adapte aux lieux à récupérer, constituant ainsi une nouvelle perspective d’agencement. « Je me sers d’un espace prédéfini pour injecter de différentes manières d’autres espaces. Ceux-ci vont être des étirements de matières (Le puits de lumière en 1999), des adjonctions, qui perturbent voire déstructurent les milieux préexistants ». Post’ it est une extrusion qui répond aux besoins d’agrandir l’espace en utilisant les non-lieux qu’offre la ville.

On a l’habitude d’utiliser des Post' it comme pense-bêtes. Ces quelques feuillets qui peuvent varier de quelques pages à plusieurs blocs et qui peuvent être facilement collés sur de nombreux supports, font état, de façon éclair, d’une définition, d’une liste de courses ou encore d’une future tâche à ne pas oublier. Post’ it fonctionne de la même manière, telle une feuille qu’on plie en quatre et qu’on pose sur un toit.

Penser et observer l’architecture à partir de la notion de territoire, autrement dit à partir du terreau sur lequel elle naît et d’où elle provient, c’est le parti pris de Post’ it. En proposant un espace autre, forcément partiel, Sébastien Rinckel tente de questionner l’espace, mais aussi nos modes d’échanges sociaux, culturels, économiques, nos moyens traditionnels de fabrication, de production, de standardisation, de coût. Comment la démarche d’un architecte est-elle liée à ses origines ? Quelles sont les incidences sur la création des conditions dans lesquelles les artistes travaillent ? Comment une oeuvre est-elle nourrie, influencée, par le contexte dans lequel elle s’élabore ? Contexte artistique et culturel, mais aussi géographique, historique, social, économique et politique, il s’agit d’appréhender l’espace au coeur même de son environnement.

Post’ it peut être définitif et unique, ou au contraire, reproductible et temporaire, tout en étant personnalisé et personnalisable. C’est une « architecture sans localité, sans inscription ; légère, et transportable elle peut à tout moment être déplacée sur un autre site inaccessible, insufflant ainsi à l’habitation une nouvelle forme de nomadisme et de flexibilité. » ( Hugues Fontenas dans Architectures expérimentales 1950/2000).

Le module d’une superficie de 11m3, accessible à partir d’une ouverture de l’appartement inférieur, est une expérience architecturale et esthétique. Le module semble précaire à première vue par son côté destructuré [restructuré] et son matériau : du polycarbonate de différentes couleurs. L’espace construit est tout aussi déstabilisant car il ne répond pas aux codes (côtes) culturels habituels. En effet, les intérieurs ne sont ni linéaires, ni horizontaux: ils sont en devenir, entre deux inclinaisons.

Post’ it apparaît sous une forme de configuration qui demande à se déployer dans l’espace du sujet, pour rejoindre le temps et l’espace de l’actant. Il devient un possible et une entrave à la régulation de l’espace. C’est cette simultanéité et cette égalité ou cette origine identique du lieu et du non-lieu qui tient, dés le début, le sujet en espace, dans l’espace."

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